Une commission des Nations Unies a accusé lundi la Syrie de violation des droits de l'Homme, mais Damas a défendu sa gestion des troubles en soutenant que les groupes armés étaient responsables de la violence dans le pays.
"Les membres de l'armée et des forces de sécurité syriennes ont commis des crimes contre l'humanité dans leur répression d'une population essentiellement civile dans le contexte d'un mouvement de protestation pacifique", a indiqué Paulo Sergio Pinheiro, président de la Commission d'enquête internationale indépendante sur la Syrie, lors d'une conférence de presse à Genève, en Suisse.
Cette commission, mise en place par les Nations Unies pour enquêter sur des violations présumées des droits de l'Homme en Syrie, a également publié un rapport.
M. Pinheiro a déclaré que le rapport confirmait les cas d'assassinat, de torture, de viol, d'emprisonnement et d'autres actes graves de privation de liberté dans le pays.
La condamnation par la commission onusienne de ces actes a coïncidé avec une déclaration conjointe publiée par les Etats-Unis et l'Union européenne qui exige l'arrêt immédiat des violences en Syrie.
"Nous appelons le gouvernement syrien à mettre fin à la violence immédiatement, à autoriser l'entrée immédiate d'observateurs des droits de l'Homme et de journalistes internationaux, et à permettre une transition pacifique et démocratique", indique le communiqué.
Le même jour, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid al-Mouallem a déclaré que la communauté internationale fermait les yeux devant le fait que les groupes armés étaient responsables de la violence en Syrie.
Lors d'une conférence de presse tenue à Damas, M. al-Mouallem a déclaré que les Arabes et leurs partisans occidentaux avaient tort d'"accuser l'armée syrienne d'avoir commis des crimes contre les Syriens", alors même que les images diffusées à la télévision montraient que des meurtres horribles avaient en réalité été commis par des groupes armés.
Par ailleurs, il a dénoncé les sanctions économiques imposées par la Ligue arabe, les qualifiant de "guerre économique" contre la Syrie.
Toutefois, M. al-Mouallem a déclaré que la Syrie s'était "habituée aux sanctions", et qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiéter quant à la subsistance du peuple syrien.