Radjil Zène Waldabou, auteur entre autre de : Tchad : Eloge et retour des lumières, en cours aux éditions du Mbé – Bongor.
On ne dicte pas l’histoire à celui qui connait la tienne
Ce n’est guère le critère intellectuel mais de considérations politiques qui emmenent les medias français à chosir, sinon construire et mobilisé, des gens comme Masra pour parler au nom des intellectuels tchadien à chaque fois que ces medias ont besoin d’étoufer les vraies réalités des luttes tchadiennes par des discours faibles. On connait. Mais, fort heureusement, et cela renforce mon titre, ce pays s’est taillé un champ mediatique autonome où les citoyens tchadiens peuvent s’émanciper intellectuelement et surtout éclairer l’opinion internationale et porter contradictions aux campagnes médiaticopolitiques visant essentiellement à entraver les marches inéluctables du peuple du Tchad vers ses lumières et ses intérêts. Da baraka ya djama et dommage que le ngone Masra ait accepté de partir ailleurs ! On attend maintenant l’autonomisation de notre champ culturel et surtout cinématographique. Bravo à Abdel Koullamalah pour le prix Hammouda (bien Houmouda).
Mais bon, voyons un peu comment Masra a servi France24 et RFI dans leur stratégie de contrôle de notre opinion en visant notamment les jeunes du Tchad dont le ngone est présenté comme l’un des mieux épanouis sur le plan académique et intellectuel (étudiant science po paris, auteur d’un livre non vérifié et au titre stratégique et provocateur de « Tchad : Eloge des lumières obscures »). A notre avis, Masra est une construction politicomédiatique de ces caméras et micros gaulois pour concurrencer les sites tchadiens, désormais autonomes et importants, et qui appellent au « sursaut national », « mobilisation générale ».
Ma réponse à Masra va s’exprimer à travers ces questions : comment se mettre dans une position de jeune et intellectuel tchadien et occulter que c’est le néocolonialisme qui vous tend les micros et caméras qui soit à l’origine des geurres au Tchad ? Comment le ngone n’a pas pu dire cela alors qu’il a eu le courage de qualifier son beau pays de « terre brulée » et ses siens du titre pejoratif de seigneurs de geurre ? Comment un étudiant de science politiques qui noramalement sait déconstruire des réalités politiques, puissent occulter que tous les problèmes proviennent d’une bande de dirigeants managés et soutenus par les mêmes gaulois qui tendent le micros et pour leurs intérêts sordides ? Et cela au moment même où tous les noyaux élitaires et politiques sont pris en ôtage au risque, pour celui qui proteste, de connaître le sort du grand citoyen Ibni Oumar ? Oui. Economisons le descriptif de la situation par l’exemple des hommes politiques et Imams, de force ou de gré, à qui un seul individu (Deby) contraint de le défendre en toute circonstance. C’est de cela qu’il s’agit cher Masra. Et notre jeunnesse qui est au centre de tout ce qui se passe n’a pas besoin de ces petits discours. Notre jeunesse a besoin de comprendre sur quoi se base ce système au final appatride et donc mafieux. Mais monter dans les généralités simplistes comme aimeraient à le faire les dirigeants français pour nous qualifier tantôt « d’Etat néant » (Chirac et consort), tantôt d’ « affamé » (ONG) ne rend ni intélligent les jeunes qu’on veut mobilisés et ni même honneur à notre peuple qui, même sous cette dictature appatride et clainque vit sur une terre bénie et dans la dignité.
Cher Masra, les jeunes du Tchad attendent de leurs frères qui sont épanouis intellectuellement d’éclaircisements indépendants et crédibles sur ce qui se passe. Si tu agis comme philosophe, on aurait compris ces discours généralistes. Mais au final et étant étudiant et politiste, honnorer son pays ne serait pas exactement les réflexions que tu dévéloppe et qui servent plutôt les ennemis de nos valeurs et espoirs entant que peuple et histoire. Oui, cela les servent de noyer nos réalités dans des généralités appocalypstiques et ainsi dire qu’ils sont légitimes à nous dominer. Hay Masra, tu aurais du expliquer à notre jeunesse les manœuvres à l’ONU…
Lakine, une chose est sûre : le Tchad est un pays béni et cela intérresse sa jeunesse aujourd’hui. Qu’elle soit au Tchad ou ailleurs, cette jeunnesse cherche à démentir ceux qui doutent de notre peuple. Ce pays a des ressources philosophiques et civilisationnelles encore valorisables pour son peuple et le monde entier. Et quand on scrute les milieux politiques de l’opposition, les courants et engagements se construisent souvent à travers un retour vers les lumières tchadiennes. Evolution d’autant plus palpable et importante qu’elle constitue le rémede aux dynamiques décandentes dans lesquelles le Tchad est plongé depuis 19 ans et par des bandes appatrides et sans véritables liens affectifs avec le pays. D’ailleurs, l’analyse de cette transition sera l‘objet de mon prochain livre qui paraitra aux éditions du Mbé.
Masra et tous les ngone, entrons dans l’histoire de notre pays en construisant et auprès plutôt de nos siens. Et pour ça, on n’a pas besoin de copier les autres pour les faire plaisir ou toute autre stratégie et ni même d’aller avaler et cracher ce qu’on nous met dans la bouche. Restons dans le mbé pour dire les choses d'une façon indépendante et honnorante comme l'ont fait Michelot, Baddaoui et mlle Acyl et non aller condamner et insulter les siens chez des strcutures néocoloniales comme RFI et France24. L'indépendance du Tchad passe par celle de nos esprits.
Radjil Zène Waldabou
Etudiant Sciences politiques et sociales