Dans une lettre adressée à la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, M. Obama a plaidé pour une approbation rapide de cette mesure de dépenses d'urgence, citant une dégradation de la situation en Afghanistan. "Nous sommes confrontés à une situation sécuritaire en Afghanistan et au Pakistan qui exige une attention urgente. Les talibans se renforcent et Al-Qaida menace l'Amérique depuis ses refuges le long de la frontière afghano-pakistanaise", écrit M. Obama. "Avec cette réalité en ligne de mire, j'envoie aujourd'hui au Congrès une requête supplémentaire (...) pour un total de 83,4 milliards de dollars pour financer nos opérations militaires, diplomatiques et de renseignement en cours", a ajouté le président.
La requête comprend des demandes qui ne sont pas liées aux conflits en Irak et Afghanistan, dont 350 millions de dollars pour la sécurité et la lutte antidrogue à la frontière mexicaine, et 89,5 millions de dollars pour sécuriser des matériaux nucléaires russes et poursuivre la dénucléarisation en Corée du Nord. Mais "près de 95 % de ces fonds seront utilisés pour apporter un soutien à nos hommes et femmes en uniforme qui aident le peuple irakien à prendre la responsabilité de son propre avenir, et oeuvrent à perturber, démanteler et vaincre Al-Qaida au Pakistan et en Afghanistan", dit M. Obama. Les adversaires républicains du président devraient rejoindre le camp démocrate et accepter cette requête.
M. Obama s'était fermement opposé à recourir à des fonds supplémentaires pour financer les deux guerres et les avait incluses dans le budget pour l'exercice budgétaire 2010 qui démarre le 1er octobre, mais l'armée américaine a besoin de fonds dès maintenant. "Nous ne pouvons pas attendre que le processus de dotation soit achevé en septembre ou août pour financer les opérations en Irak et Afghanistan en juin", a relevé le porte-parole de la Maison Blanche. Le Congrès a déjà approuvé le déblocage de 65,9 milliards de dollars pour les guerres d'Afghanistan et d'Irak en 2009 et certains démocrates, anti-guerre, ont fait part de leurs réserves concernant la nouvelle demande de la Maison Blanche. Le secrétaire à la Défense, Robert Gates, n'en a pas moins déclaré que la politique d'Obama concernant l'Irak et l'Afghanistan jouissait d'un large soutien au Capitole. "La solution alternative à ces nouveaux fonds serait un retrait soudain, précipité, de ces deux pays. Et je ne connais personne pour qui c'est une bonne idée", a estimé Gates.
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