16 février 2009
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C’est à croire que dans l’espace politique de la Francophonie en Afrique, les présidents des états constituants cette entité n’ont pas encore pris en compte le fait que leurs populations respectives ne sont plus prêtes à céder à leurs caprices de prince. Caprices qui ne sont rien d’autres que la contrepartie de leurs dévotions à la politique prédatrice des puissances occidentales qui s’assurent ainsi leurs approvisionnements en matières premières.
Indifférence ou ignorance ? La finalité est la même pour les populations africaines. Les censurer et les priver de leur droit de choisir leur dirigeant censé représenter et symboliser leurs aspirations. Mais à vrai dire, ce n’est pas l’ignorance qui motive les agissements de ces gens pour qui confisquer le pouvoir est un sport. Plutôt l’assurance qui les habite de savoir qu’ils peuvent violer tous les droits aux populations comme et quand ils veulent et qu’en cas de rébellion de ces dernières ou de leurs révoltes, ils seront vite secourus par leurs commanditaires. L’arrogance du prince allons nous dire.
Le cas du Tchad où l’armée française s’est mise en œuvre pour porter secours à Idriss Déby arguant les accords de défense l’année dernière pendant la révolte, est encore présent dans les mémoires. Fichtre !!!!!
Dans un article du 28/12/2008 intitulé « Elections présidentielles en Afrique francophone cherchent candidat », nous nous alarmions déjà des hémorragies des révisions constitutionnelles qui sévissent dans ces pays dans lesquels la particularité du pouvoir est : le désamour des populations pour le prince arrogant. Si les révisions constitutionnelles sont prévues dans les lois fondamentales, celles entreprises par les présidents africains ont un seul et unique but : les maintenir au pouvoir contre la volonté des peuples. Elles ont pour but de faire la démonstration du mépris du peuple et en même temps faire la démonstration de leurs pouvoirs de répression en cas de soulèvement du peuple.
Pendant que l’Elysée qui généralement est derrière ces manœuvres, et c’est tout à son honneur, a travaillé pour la limitation des mandats présidentiels à 5 ans et aussi travaillant pour 2 le nombre de mandats d’un président, leurs vigies africaines travaillent dans le sens inverse. Faire des mandats à durée illimitée, quitte à mourir au pouvoir comme Houphouet, Mobutu, Eyadema, Lansana et quelques autres encore vivants et en attente de rentrer dans l’histoire de la même façon que les quatre précités.
Lorsqu’en 2005, le 5 février, à la mort de Gnassingbé Eyadéma père, le président français de l’époque Jacques Chirac déclarait que ce dernier était « un ami personnel » et « un ami de la France » ; et ensuite Faure Gnassingbé le fils de l’ami de Jacques Chirac accède au pouvoir suite à des triturations de la constitution avec l’active collaboration de Charles Debbasch ancien doyen de la fac de droit d’Aix, et conseiller du père, il créait ainsi un précédent qui fera école très rapidement en Afrique francophone si les populations se résignent.
On ne le rappelle jamais assez, mais toutes ces manœuvres ont pour but d’assurer à la France
et aux autres puissances coloniales occidentales, l’approvisionnement en matières premières africaines à vil prix. Il est donc important d’avoir des bras armés sur place, que l’on contrôle et remplace au gré.
Bien avant Faure Gnassingbé cependant, il y a eu Kabila fils jugé plus corvéable et serviable que son père. Bref la logique d’une Afrique de fils à papa est entrain de se mettre en place et les hémorragies de révision constitutionnelle qui sévissent en Afrique francophone s’inscrivent dans cette dynamique des dynasties ou de confiscation de pouvoir, qui privent les africains de cet espace francophone, des élections libres et démocratiques. Du Sénégal de Wade à la république centrafricaine en passant par le Gabon, le Cameroun, le Niger, la Guinée d’Obiang Nguéma, les enfants ou les frères des dictateurs sont en ordre de bataille pour récupérer le siège une fois que la mort aura eu raison du prince ou un quelconque incident.
Dans les 2 ou 3 années à venir, les populations africaines devront s’attendre à voir l’expression d’arrogance de leurs dirigeants d’aujourd’hui, d’installer au règne leurs progéniture ou parents proches. Karim Wade, Ousmane Tandja, Ousmane Conté (qui n’a pas réussi à s’installer à la mort de papa), Ali Bongo, les filles Sassou (Denis Christel ou Claudia) ou les neveux et cousins, Teodorin Obiang, Jean François Bozizé ou son cousin ministres des mines, François Compaoré le frère de Blaise, Idriss Déby dont le fils a été assassiné l’année dernière mettra peut-être sur orbite son frère ou un autre parent, Franck Biya ou Réné Sadi etc. Les années qui viennent verront une Afrique francophone en mouvement pour d’un côté, maintenir le statu quo et/ou de l’autre, vaincre cette malédiction séculaire qui frappe ses populations : une privation systématique des élections démocratiques par des procédés illégaux.
Les relations franco-africaines prendront a n’en pas douter, une autre tournure avec les prochaines élections présidentielles qui pointent à l’horizon.
Rappelons cette citation de Mamadou Coulibaly qui est tout aussi valable pour les autres pays: “(…) Mais la France doit également avoir à l’esprit qu’avec la prise de conscience du peuple de Côte d’Ivoire, et sa maturité politique de 2005, débarrassée des complexes du colonisé des années 60, aucune démarche de passage en force, même par voie diplomatique, ne peut constituer une solution durable à la complexe situation qui est le résultat de la volonté de Paris de mettre au pas la Côte d’Ivoire. La jeunesse de Côte d’Ivoire est à l’image de celle du Togo, du Bénin, du Mali, du Burkina, du Sénégal, du Gabon, du Cameroun, du Congo et de tous les pays colonisés en Afrique par la France. Les aspirations de ces jeunes sont les mêmes, et le grondement est identique d’un bout à l’autre de l’Afrique. Jouer à la sourde oreille, ou vivre dans la chimère de la certitude de pouvoir tout contrôler comme dans les années 60, est pour la France et pour nos dirigeants africains actuels, un risque considérable dont les conséquences sont aujourd’hui difficiles à mesurer.“
Jean-Jacques Dikongué
CamerounLink-Paris
http://www.camerounlink.net/fr/news.php?nid=43682&cl=1&seite=0
Indifférence ou ignorance ? La finalité est la même pour les populations africaines. Les censurer et les priver de leur droit de choisir leur dirigeant censé représenter et symboliser leurs aspirations. Mais à vrai dire, ce n’est pas l’ignorance qui motive les agissements de ces gens pour qui confisquer le pouvoir est un sport. Plutôt l’assurance qui les habite de savoir qu’ils peuvent violer tous les droits aux populations comme et quand ils veulent et qu’en cas de rébellion de ces dernières ou de leurs révoltes, ils seront vite secourus par leurs commanditaires. L’arrogance du prince allons nous dire.
Le cas du Tchad où l’armée française s’est mise en œuvre pour porter secours à Idriss Déby arguant les accords de défense l’année dernière pendant la révolte, est encore présent dans les mémoires. Fichtre !!!!!
Dans un article du 28/12/2008 intitulé « Elections présidentielles en Afrique francophone cherchent candidat », nous nous alarmions déjà des hémorragies des révisions constitutionnelles qui sévissent dans ces pays dans lesquels la particularité du pouvoir est : le désamour des populations pour le prince arrogant. Si les révisions constitutionnelles sont prévues dans les lois fondamentales, celles entreprises par les présidents africains ont un seul et unique but : les maintenir au pouvoir contre la volonté des peuples. Elles ont pour but de faire la démonstration du mépris du peuple et en même temps faire la démonstration de leurs pouvoirs de répression en cas de soulèvement du peuple.
Pendant que l’Elysée qui généralement est derrière ces manœuvres, et c’est tout à son honneur, a travaillé pour la limitation des mandats présidentiels à 5 ans et aussi travaillant pour 2 le nombre de mandats d’un président, leurs vigies africaines travaillent dans le sens inverse. Faire des mandats à durée illimitée, quitte à mourir au pouvoir comme Houphouet, Mobutu, Eyadema, Lansana et quelques autres encore vivants et en attente de rentrer dans l’histoire de la même façon que les quatre précités.
Lorsqu’en 2005, le 5 février, à la mort de Gnassingbé Eyadéma père, le président français de l’époque Jacques Chirac déclarait que ce dernier était « un ami personnel » et « un ami de la France » ; et ensuite Faure Gnassingbé le fils de l’ami de Jacques Chirac accède au pouvoir suite à des triturations de la constitution avec l’active collaboration de Charles Debbasch ancien doyen de la fac de droit d’Aix, et conseiller du père, il créait ainsi un précédent qui fera école très rapidement en Afrique francophone si les populations se résignent.
On ne le rappelle jamais assez, mais toutes ces manœuvres ont pour but d’assurer à la France
et aux autres puissances coloniales occidentales, l’approvisionnement en matières premières africaines à vil prix. Il est donc important d’avoir des bras armés sur place, que l’on contrôle et remplace au gré.
Bien avant Faure Gnassingbé cependant, il y a eu Kabila fils jugé plus corvéable et serviable que son père. Bref la logique d’une Afrique de fils à papa est entrain de se mettre en place et les hémorragies de révision constitutionnelle qui sévissent en Afrique francophone s’inscrivent dans cette dynamique des dynasties ou de confiscation de pouvoir, qui privent les africains de cet espace francophone, des élections libres et démocratiques. Du Sénégal de Wade à la république centrafricaine en passant par le Gabon, le Cameroun, le Niger, la Guinée d’Obiang Nguéma, les enfants ou les frères des dictateurs sont en ordre de bataille pour récupérer le siège une fois que la mort aura eu raison du prince ou un quelconque incident.
Dans les 2 ou 3 années à venir, les populations africaines devront s’attendre à voir l’expression d’arrogance de leurs dirigeants d’aujourd’hui, d’installer au règne leurs progéniture ou parents proches. Karim Wade, Ousmane Tandja, Ousmane Conté (qui n’a pas réussi à s’installer à la mort de papa), Ali Bongo, les filles Sassou (Denis Christel ou Claudia) ou les neveux et cousins, Teodorin Obiang, Jean François Bozizé ou son cousin ministres des mines, François Compaoré le frère de Blaise, Idriss Déby dont le fils a été assassiné l’année dernière mettra peut-être sur orbite son frère ou un autre parent, Franck Biya ou Réné Sadi etc. Les années qui viennent verront une Afrique francophone en mouvement pour d’un côté, maintenir le statu quo et/ou de l’autre, vaincre cette malédiction séculaire qui frappe ses populations : une privation systématique des élections démocratiques par des procédés illégaux.
Les relations franco-africaines prendront a n’en pas douter, une autre tournure avec les prochaines élections présidentielles qui pointent à l’horizon.
Rappelons cette citation de Mamadou Coulibaly qui est tout aussi valable pour les autres pays: “(…) Mais la France doit également avoir à l’esprit qu’avec la prise de conscience du peuple de Côte d’Ivoire, et sa maturité politique de 2005, débarrassée des complexes du colonisé des années 60, aucune démarche de passage en force, même par voie diplomatique, ne peut constituer une solution durable à la complexe situation qui est le résultat de la volonté de Paris de mettre au pas la Côte d’Ivoire. La jeunesse de Côte d’Ivoire est à l’image de celle du Togo, du Bénin, du Mali, du Burkina, du Sénégal, du Gabon, du Cameroun, du Congo et de tous les pays colonisés en Afrique par la France. Les aspirations de ces jeunes sont les mêmes, et le grondement est identique d’un bout à l’autre de l’Afrique. Jouer à la sourde oreille, ou vivre dans la chimère de la certitude de pouvoir tout contrôler comme dans les années 60, est pour la France et pour nos dirigeants africains actuels, un risque considérable dont les conséquences sont aujourd’hui difficiles à mesurer.“
Jean-Jacques Dikongué
CamerounLink-Paris
http://www.camerounlink.net/fr/news.php?nid=43682&cl=1&seite=0