Au moins 18 personnes, dont 11 militaires, ont été tués et 81 blessées lundi à Benghazi, dans l'est de la Libye, dans de violents affrontements entre des groupes islamistes et des forces armées loyales au général Haftar.
Des groupes islamistes, dont Ansar Asharia, ont attaqué à l'arme lourde un camp militaire, faisant des morts et des blessés, a affirmé le colonel Saad Al-Werfelli, commandant de la base aérienne de Benghazi et loyal au général Khalifa Haftar.« Des forces des brigades du 17 février de Rafallah Al-Sahati, d'Ansar Asharia et du Bouclier de Libye ont bombardé tôt lundi le camp 21, cernant les soldats qui y étaient et faisant des morts et des blessés », a poursuivi le colonel Al-Werfelli. Ce camp appartient aux unités d'élite de l'armée libyenne à Benghazi qui soutiennent le général Haftar. En riposte, les forces de l'armée de l'air loyales au général dissident ont mené des raids aériens contre les assaillants. Sur sa pageFacebook, la brigade islamiste du « 17 février » nie toute implication dans l'attaque.
LES EXAMENS DE FIN D'ANNÉE SUSPENDUS
Il s'agit des affrontements les plus violents depuis ceux du 16 mai lorsque le général Haftar, qui se présente comme le chef de « l'Armée nationale libyenne »,avait lancé une offensive pour éradiquer les « groupes terroristes » dans l'est du pays. Avec de nombreux raids aériens menés sur des positions de brigades islamistes, cette campagne baptisée « Dignité » a fait au moins 76 morts.
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Avant même le lancement de l'opération « Dignité », des combats opposaient régulièrement ces forces spéciales de l'armée aux groupes radicaux, en particulier Ansar Asharia, classé organisation « terroriste » par les Etats-Unis. Le commandant de cette puissante unité, Wanis Abou Khamada, avait souligné son appui à l'opération « Dignité » de Khalifa Haftar, mais sans préciser s'il se mettait sous ses ordres. Ce regain de violence a entraîné la suspension des examens de fin d'année dans les lycées de Benghazi, selon le ministère de l'éducation, tandis que des appels de collecte de sang ont été lancés par des hôpitaux.
D'après plusieurs témoins, des habitants de Benghazi se terrent chez eux et la ville est quasi-paralysée alors que le bruit des canons n'a pas cessé mercredi matin. Des familles se sont retrouvées prises entre deux feux, en particulier dans la région de Sidi Fradj, fief d'Ansar Asharia, à l'ouest de la ville, selon les mêmes sources.
http://www.lemonde.fr/libye/article/2014/06/02/plusieurs-morts-dans-des-combats-dans-l-est-de-la-libye_4430093_1496980.html