Le porte-parole du gouvernement Idrissa Cherif a rapporté qu'il était soigné par un groupe de médecins venus du Sénégal. Il a par ailleurs démenti les affirmations de plusieurs proches de la junte selon lesquels Camara avait été blessé à la tête et se trouvait dans un état grave. Selon lui, Dadis Camara, âgé de 45 ans, "marche, parle et va très bien". "Les médecins sont là pour un simple check-up". Il a précisé qu'il avait une légère blessure à l'épaule.
Mais un haut fonctionnaire a cité des militaires selon lesquels Camara est effectivement dans un état grave. Un diplomate guinéen à la retraite a déclaré qu'il s'était entretenu avec des collaborateurs du dirigeant qui lui ont confirmé qu'il saignait à la tête.
Le président Camara s'était rendu au camp Koundara dans le centre de Conakry, quand la fusillade a éclaté, a rapporté Idrissa Cherif. Le président a été visé par des tirs de son aide de camp Abubakar "Toumba" Diakite, le commandant de la garde présidentielle, ainsi que par ses hommes. Toumba est en fuite.
Ces tirs illustrent les profondes divisions au sein de la junte qui a pris le pouvoir lors d'un putsch le 23 décembre dernier, au lendemain de la mort du président autoritaire Lansana Conté. Ce dernier avait dirigé ce petit pays de 10 millions d'habitants pendant près d'un quart de siècle.
Camara avait initialement promis d'organiser rapidement des élections pour céder le pouvoir avant de changer d'avis et de laisser entendre qu'il comptait se présenter, provoquant une grande manifestation de protestation qui s'était terminée dans le sang le 28 septembre dernier. "Toumba" est accusé d'avoir commandé la garde présidentielle qui a ouvert le feu sur les manifestants pacifiques qui s'étaient rassemblés au stade national de Conakry.
AP