LE CAIRE - L'acquittement de six ex-hauts responsables de la sécurité lors du procès de l'ancien président égyptien Hosni Moubarak est un déni de justice qui pourrait encourager une culture d'impunité dans la police, ont estimé samedi des organisations de défense des droits de l'Homme.
M. Moubarak et son ancien ministre de l'Intérieur Habib el-Adli ont été condamnés à la prison à vie samedi pour le meurtre de manifestants durant la révolte de début 2011. La défense de l'ancien président a indiqué qu'il ferait appel.
En revanche, six hauts responsables des services de sécurité de l'époque, jugés dans le même procès pour le même motif, ont été acquittés.
La condamnation de M. Moubarak "est un pas significatif pour combattre l'impunité qui règne depuis longtemps en Egypte" mais les
acquittements "font que beaucoup attendent encore justice", a estimé Amnesty International dans un communiqué.
"Beaucoup voient dans les acquittements de tous les hauts responsables des services de sécurité le signe que ceux qui ont été responsables d'atteintes aux droits de l'Homme peuvent encore échapper à la justice", poursuit Amnesty.
Pour Heba Morayef, de l'organisation Human Rights Watch (HRW), "le verdict ne rend pas justice dans la mesure où il ne dissuade pas la police de commettre de violations des droits à l'avenir".