La situation humanitaire se détériore dans de nombreux pays.
L'effet cumulé de la guerre, des catastrophes naturelles et de la flambée des prix des produits alimentaires fragilise des millions de personnes touchées par un conflit armé, explique le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Les dépenses de terrain ont culminé à 990 millions de francs, alors que celles du siège genevois de l'organisation ont atteint les 167 millions, précise l'institution.
Pour son président, Jakob Kellenberger, «l'Afghanistan, la Somalie et le Pakistan sont trois exemples où les catastrophes naturelles et les prix élevés des denrées alimentaires ont aggravé les conditions de vie des pauvres qui luttent déjà pour faire face aux effets de la guerre».
Principales opérations
Le Soudan a été la principe opération du CICR l'an dernier (109 millions), devant la Somalie (102), l'Irak (95), l'Afghanistan (70), Israël et les territoires palestiniens (62 millions). Parmi les principaux théâtres d'opérations, suivent la RDC (50 millions), la Colombie (37), le Sri lanka (30), le Tchad (26,6) et le Pakistan (25 millions).
L'Afrique représente 47% des dépenses de terrain, alors que 20% concernent le Moyen-Orient. L'augmentation de l'engagement du CICR s'est poursuivi en début d'année et traduit une détérioration de la situation humanitaire dans des pays comme le Sri Lanka, la République démocratique du Congo (RDC) et le Pakistan.
Elle reflète aussi l'amélioration de l'accès du CICR aux personnes touchées par des guerres, a relevé M. Kellenberger. «Le CICR peut accéder à des personnes qui se trouvent dans des endroits que d'autres ne peuvent souvent pas atteindre. Au nombre des exemples, figurent l'Irak, la région du Sahel, la Somalie et la Géorgie», a ajouté le responsable.
Non respect du DIH
Le président du CICR déplore qu'un nombre incalculable de civils ont continué de souffrir, soit parce qu'ils étaient pris délibérément comme cibles, soit parce que les parties au conflit n'ont pas réussi à faire une distinction suffisante entre objectifs civils et objectifs militaires.
«Ces souffrances auraient pu, en grande partie, être évitées si les parties au conflit avaient respecté davantage le droit international humanitaire» (DIH), souligne également le président du CICR.
L'an dernier, le CICR a distribué plus de 121 000 tonnes de vivres, soit plus du double par rapport qu'en 2007, et le nombre de bénéficiaires d'une aide alimentaire est passé de 2,52 millions de personnes en 2007 à 2,79 millions en 2008.
Les projets eau, assainissement et construction ont bénéficié à plus de 15 millions de personnes, tandis que les installations sanitaires soutenues par l'institution ont dispensé des soins à quelque 3,5 millions de patients.
Le CICR a par ailleurs visité près dun demi-million de détenus dans 83 pays. L'organisation emploie près de 11 000 personnes dans le monde, dont 1323 expatriés, ainsi que 816 personnes à Genève.
Source: SDA/ATS